54 % des femmes et 45 % des hommes ont déjà été victimes du syndrome de l'imposteur.
62 % des managers ont déjà ressenti de l’imposture dans le cadre leur mission*.
Plus qu’un manque de confiance en soi, il s’agit de ce sentiment de ne pas mériter, d’être plus incompétent que les autres, que ce que l’on fait est franchement pas terrible, que l’on n’est pas à la bonne place,…et que bientôt le monde entier va s’en apercevoir !
Ca vous plait ? Ce n’est pas moi qui l’ai fait !!
« Bravo pour ta réussite ! Félicitation ! »
Si vous dites cela à un supposé imposteur, il vous répondra au choix : « oh tu sais j’ai eu de la chance », « tout le mérite revient à l’équipe », « si il n’y avait pas eu ce contexte là, jamais je n’aurais réussi », …
C’est toujours grâce aux autres, à la conjoncture, à l’alignement des planètes qu’il réussit, jamais grâce à ses talents ou compétences.
Le prétendu imposteur ne se trouve aucun mérite, pire il a l’impression terrible qu’un jour ou l’autre on va se rendre compte qu’il est nul et qu’il n’a rien à faire là.
Alors pour contrer tout cela, il travaille deux fois plus, se prépare deux fois plus, et obtient de bons résultats, mais avec un stress immense et si peu de satisfaction.
Tous les managers ou les personnes en transition professionnelle que je rencontre et qui souffre de ce syndrome sont brillants.
Et ils ne le savent pas. Et ils ne me croient pas quand je leur dis.
Ils sont humbles me direz-vous, c’est cool !
Non, ce ne l’est pas car malheureusement le plus souvent ils s’auto-sabotent, se brident, et ne réussissent pas comme ils le pourraient, comme ils le méritent tout simplement.
Alors je sors mon artillerie lourde pour les aider à dégommer ce petit singe, perché sur leur épaule, cette petit voix maléfique dans leur tête qui sous-estime tout ce qu’ils font et ce qu’ils sont !
Alors si vous aussi, vous avez parfois l’impression de ne pas être à votre place et de n’avoir que peu de mérite, voici quelques pistes pour combattre ce syndrome.
1. Faire un bilan objectif
Faites un arrêt sur image de votre parcours de vie, professionnelle et personnelle, capitalisez sur vos expériences, revenez sur vos réussites, et analysez les savoir-faire et les savoir-être que vous avez su mettre en œuvre à ces moments là.
Reprenez votre CV avec un regard neuf et aiguisé, mettez à jours vos compétences, en vous basant sur des faits et en donnant des exemples et des anecdotes pour chacune.
Identifiez vos talents.
Oui, je vous assure, vous en avez !
Un talent, c’est ce vous faites de façon innée, facile, avec plaisir, que vous réussissez à chaque fois et que tout le monde vous reconnait.
Ce qui vous parait si facile à vous, et qui ne l’est pourtant tellement pas.
Si vous ne trouvez pas, demander aux autres !
Osez demander à votre entourage, personnel et professionnel, de vous qualifier en 3 ou 4 adjectifs, nourrissez-vous de ce prisme à multiples facettes et analyser comment cela raisonne en vous.
Quelle différence percevez-vous entre ce que vous pensez donner à voir, et ce que les autres voient ? N’avez-vous pas la fâcheuse tendance à manquer d’objectivité sur vos qualités et atouts ?
2. S'inspirer des autres….avec discernement !
Ce peut être très intéressant de trouver un « role model », quelqu’un qui vous inspire, à qui vous aimeriez ressembler, pour analyser ses forces et ses comportements, apprendre de lui, et dupliquer ce qu’il fait de bien.
Mais attention trop de comparaison, tue la comparaison !
Restez objectif, ce modèle que vous admirez n’est pas parfait, il est peut-être meilleur que vous sur certains points qui vous font envie, il a des talents que vous n’avez peut-être pas, mais vous en avez d’autres ! Essayer d’identifiez les points où c’est lui qui pourrait prendre modèle sur vous 😉
En parlant de modèle, évidemment méfiez-vous des réseaux sociaux, et de leur tendance à ne montrer que des réussites et des belles photos, … les réseaux sont avant tout un outil de branding, on est en mode promo, ne jamais l’oublier !
Au sein de l’entreprise, ou auprès de ses pairs, il peut être intéressant également de trouver un sparing partner, quelqu’un qui vous ressemble en termes de fonction ou de mission, qui a peut-être des défis similaires aux vôtres, et avec qui vous pourrez échanger sur votre vécu, vos bonnes pratiques,… bref, vous tirer vers le haut !
C’est l’idée des groupes de co-développement aussi, et c’est très puissant.
En interne de l’entreprise, ce peut être aussi demander du mentoring, bénéficier de l’expérience de quelqu’un de plus sénior que vous.
Et à l’inverse, donner du mentoring, accompagner ou former une nouvelle recrue, et s’apercevoir que l’on a des tas de choses à lui transmettre, cela peut carrément booster l’estime de soi !
3. Accepter les compliments et célébrez vos réussites !
Il n’y a qu’une seule bonne réponse à un compliment, c’est Merci.
Aucune autre.
On ne justifie pas, on ne minimise pas, on accueille avec joie et humilité, c’est tout.
Et rien que cela, ça change tout.
Combien de fois, avez-vous répondu « oh ce n’est rien », quand on vous félicitait pour un travail rendu ? Combien de « y a rien de plus simple » quand on se régale de l’un de vos desserts ? Combien de « elle coute 3 fois rien » quand on trouve votre robe jolie ?
A partir de demain, votre réponse sera « je te remercie », c’est tout, même si vous devez vous mordre la langue pour cela !
Accueillez les retours bienveillants, les feed-backs positifs, acceptez-les et appuyer-vous dessus pour nourrir votre estime et votre confiance en vous.
Non, les autres ne les donnent pas juste pour vous faire plaisir, prenez un peu de recul et acceptez que oui, peut-être en cherchant bien, ils ont raison 😊
Et puis, félicitez-vous vous-même !
Célébrer vos réussites, si petites soient -elles, apprenez à vous dire merci et bravo, tenez un journal de fiertés, offrez- vous des cadeaux quand vous gagnez, pas forcément la guerre, mais vos petites batailles du quotidien.
On a tous besoin de reconnaissance, cela fait partie de notre ADN d’humain, et trop souvent on l’attend des autres. C’est sûr que c’est important, mais si le premier pas c’était de se reconnaitre soi-même ?
Vous êtes contents de vous, et bien dites-le vous !
Et n’hésitez pas non plus à partager cette fierté avec les autres. Envoyer un message à vos amis, à vos parents, trinquer avec votre amoureux-se, montrer à vos enfants que l’on a le droit d’être fier de soi.
4. Accepter de ne pas être parfait
Non, vous ne l’êtes pas.
Les autres non plus.
C’est une bonne nouvelle, on s’ennuierai terriblement dans un monde parfait.
Alors on se détend, on change son regard sur nos défauts, nos petites faiblesses, lacunes et imperfections.
On apprend à s’aimer, telle que nous sommes.
C’est le chemin de tout une vie, je le sais. Mais ce chemin, il n’est jamais trop tard pour le prendre.
Si l’on sent que les chevaux de la malveillance, voir de la maltraitance, envers soi-même, arrivent au galop, on change de regard, on se demande « ok, si c’était Joséphine, ma meilleure amie qui était à ma place, je lui dirais quoi ? » et là, vous entendrez à coup sûr, la bienveillance, les circonstances atténuantes et les encouragements.
Devenez votre meilleur ami !
Acceptez de vous tromper, donnez-vous le droit à l’erreur, et arrêtez de voir les choses en noir ou en blanc.
La vie, ce n’est pas tout ou rien. Il y a des réussites en demi-teintes, des échecs partiels, des projets aboutis à 80%.
Et forcez-vous également à limiter l’échec à ce qui l’est, à son périmètre, c’est à dire aux faits, et ne remettez pas en cause toute votre identité pour une erreur ou un projet qui a capoté.
5. Définir ce que l’on veut vraiment
Dernière piste pour dégommer ce syndrome de l’imposteur, c’est la mise en mouvement, évidemment !
Tout progrès commence par un premier pas.
Listez ce que vous voulez changer ou obtenir, et pourquoi.
Qu’est ce qui est important pour vous, quelles sont vos valeurs primordiales, qu’est ce qui vous motive, vous fait vibrer, vous donne envie d’agir.
En vous connaissant mieux, en définissant vos objectifs de manière précise, et en dessinant un plan d’action pour les atteindre, vous vous donnerez toutes les chances pour agir et donc booster votre confiance en vous.
La confiance en soi est l’auto-évaluation de notre capacité à agir, à faire face aux événements. La meilleure solution pour la faire grandir est d’expérimenter, d’essayer, de tester, de FAIRE.
Pour cela, c’est bien de se fixer des critères de satisfaction, afin d’objectiver la réussite.
Et ne pas retomber dans une sur-exigence ou une incapacité à être satisfait de soi-même.
Avant de commencer, demandez-vous « je serais content si…. », cela pose un cadre rationnel à votre évaluation à posteriori.
Voilà les pistes que je voulais partager avec vous, pour faire taire ce petit singe saboteur.
Prendre conscience qu’il est là, c’est déjà un grand pas.
Pour lui clouer le bec, il peut être parfois nécessaire de se faire accompagner.
Et se dire qu’on le mérite, qu’on a le droit de prendre du temps pour soi, pour se faire aider, fait partie du premier coup sur la tête que l’on donne à cette maudite bestiole.
Pensez-y !
*Source : enquête Management magazine – Avril 2022
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