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Vous avez dit égalité hommes/femmes ?

Dernière mise à jour : 7 mars 2019

Le 8 mars, c’est le jour international des droits de la femme.

Comme chaque année on en parle beaucoup dans les médias et cela m'amène à me demander ce que cela veut dire pour moi.

En tant que femme, en tant que maman de 3 filles, en tant que professionnelle.


Les droits de la femme... Déjà en soi, ca me terrifie.


Les droits de l’Homme n’ont donc pas suffit.

Qu’historiquement les femmes aient dû se battre pour être considérées comme un Humain à part entière, avec les mêmes droits…, c’est tellement inhumain.

Et ce combat est loin d’être gagné.

Si on regarde cette question au niveau mondial, on ne peut qu’avoir envie de hurler.

Les jeunes filles non scolarisées, les mariages forcés, les viols légitimés, les pays où les femmes n’ont pas le droit de vote, pas le droit de conduire ou pas le droit de faire partie d’un orchestre, les accès à la contraception inexistants, les avortements interdits,….c’est toujours d’actualité en 2019.

En France, nous avons de la chance. Nos droits sont les mêmes, l’égalité est reconnue par nos institutions. Mais il convient de rester très vigilant.

Et au niveau des mentalités, la route est encore longue….




Être un femme, et pouvoir l’assumer


En tant que maman, voici ma liste de souhaits pour l’avenir de mes 3 filles :


- Qu’elles n’aient pas peur de se balader seules, le soir, en robe décolletée si ça leur fait plaisir. Qu’en fait la question ne se pose même pas.

- Qu’elles ne soient pas obligées d’inspecter leurs verres quand elles trinquent dans une soirée. Que leur non soit entendu, quelle qu’ait été leur attitude dans les instants précédents, leurs sourires, leur ambiguïté…parce que non, ca veut dire non, c’est tout.


On en est loin et je sais que mon cœur de maman se serrera quand elles commenceront à sortir.


- Qu’elles aient envie d’être jolies, séduisantes, sexy même si elles le veulent, mais que ce ne soit pas une obsession, un diktat, ou pire, un moyen d’être reconnue, une simplification absurde de leur identité.


En ça les dérives des réseaux sociaux, le règne des selfies, le besoin d’être « liké » à tout prix me font peur.

C’est déjà compliqué d’être une ado, mais alors dans cette société de tous les paradoxes par rapport au corps ça peut devenir très cruel. De l’éloge de la minceur, pour ne pas dire maigreur, sur les podiums, au culte de la chirurgie esthétique pour se gonfler les seins et les fesses et figurer dans un clip de rap…. je me questionne vraiment sur comment les accompagner pour qu’elles ne perdent pas le sens de ce qui est important, à commencer par le respect d’elles-mêmes.



Etre une professionnelle…comme les autres


Je souhaite aussi :

- Qu’elles trouvent un job qui les fasse vibrer,

- Qu'elles le décrochent pour leurs talents et non pour leur sourire,

- Un job dans lequel leur salaire sera équivalent à celui de leur voisin de bureau

- Et un job dans lequel les pauses bébé ne seront pas un problème, seront gérées collectivement par une société moderne, et n’entraveront évidemment pas leur carrière...





Etre une potentielle mère, et l’accepter


La capacité des femmes à enfanter. Voilà le nœud de la différence.

Comme les travaux de l’anthropologue Francoise Héritier l’explique très bien, la domination masculine vient du fait que dès le début de l’humanité, les hommes ont voulu reprendre le contrôle sur ce qu’ils ne maitrisaient pas : la reproduction. Pour cela, les hommes se sont appropriés et même repartis les femmes entre eux, en disposant de leur corps et en les contraignant à la seule fonction reproductrice.

L’inégalité si profondément ancrée vient de là. Ce sont les femmes qui portent les enfants.



Et pour cela notre corps est particulier, nos hormones nous influencent, notamment au niveau émotionnel, et nous devons prendre du temps pour mettre au monde, nourrir et soigner nos enfants.

Alors oui, les papas d’aujourd’hui prennent davantage leur place, donnent le bib, changent les couches, accompagnent leurs enfants chez le médecin et prennent même des congés parentaux ! Alleluia !

Mais, on ne peut pas dire que ce soit encore très bien vu dans les entreprises... et c’est quand même nous qui les fabriquons ces enfants !

Et cela ne changera jamais. (Enfin je l’espère, car sinon on sera tombé dans des travers scientifiques véritablement effrayants !)

Cette différence est immuable, et c’est elle qui fait toute la beauté de nos relations humaines.

A la notion d'égalité hommes / femmes, litteralement impossible, je préfère celle d’équité. Que les choses soient simplement justes.



Accepter les différences, et s’appuyer dessus.


Dans l'entreprise, cela veut dire ne surtout pas gommer notre nature féminine, nos besoins particuliers, nos différences fondamentales.

Je ne crois pas qu’il y ait des talents ou des compétences particulièrement féminins ou masculins, c’est le contexte sociétal, notre éducation et nos croyances qui nous poussent à le croire.

Mais je pense que notre nature différente nous donne un ressenti, une sensibilité, une intuition différente, que nous avons tout intérêt à mettre en avant, pour notre bien et celui de l’entreprise. C’est de la différence que vient la performance collective.

Alors si je devais donner une clé au management féminin, ce serait celle la : accepter notre nature et en faire un atout.









Etre soi-même, tout simplement


Pouvoir être authentique, voilà ce que je souhaite avant tout à mes filles.

Être des femmes, dans la société et au travail, et l’assumer.

Ne pas devoir prendre les supposés attributs masculins, que sont la résistance, l’autorité ou le courage pour être considérées. Mais faire valoir ce qu’elles sont. Des femmes, fortes ou fragiles, endurcies ou ultra sensibles, toute en douceur ou véritables tornades. Simplement elles.

Et je souhaite la même chose aux garçons de leur génération.

Être eux-mêmes, sans cette pression monstrueuse que les hommes doivent portée aujourd’hui, cet écartèlement impossible entre demeurer un modèle de virilité, de sécurité et d'autorité, en étant à la fois un homme tendre, sensible, à l’écoute….bref prendre également les supposés attributs féminins !

Je crois que si on laissait les humains être simplement ce qu’ils sont, avec leurs forces et leurs faiblesses, et toutes leurs zones de fêlures et d’incertitudes, tout se passerait mieux. Dans les entreprises, et au dela.




Allez je fais un dernier vœux, complétement fou, qu’un jour ce 8 mars ne soit plus nécessaire, et qu’il apparaisse aux yeux des générations futures comme une chose totalement incongrue !

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